En France, quelques associations, nées d’initiatives personnelles, ainsi que quelques bénévoles sont déjà visiteurs avec leurs chiens. Merci à ces « Pionniers » d’avoir fait connaître cette noble activité ! Cependant, aucun recensement ou aucune formation « officielle » pour le grand public n’existe vraiment dans ce domaine. Chacun fourni des efforts de son coté, alors que s’il existait une synergie cela faciliterait ce type d’initiative. Il est plus simple de travailler ensemble, plutôt qu’isolé, chacun dans son coin. Ceci n’est d’ailleurs pas une preuve d’égoïsme, mais comme l’activité est débutante, en regard de nos voisins anglo-saxons, il est encore normal de chercher des repères. Il est vrai que nous avons énormément de retard à rattraper !
C’est pourquoi la Société Centrale Canine, toujours soucieuse de véhiculer une image positive de la Cynophile, démarre cette année 2007 avec un nouveau groupe de travail. En effet, face à une demande toujours croissante de personnes souhaitant œuvrer bénévolement, une nouvelle formation se devait de voir le jour.
Ce groupe de travail va mettre en place un stage de formation théorique et pratique s’étalant sur deux jours qui va permettre aux personnes et aux chiens de se former à l‘activité « Chiens visiteurs ». Il est clair que cela n’est qu’un début et que cette formation va s’étoffer au fil du temps en fonction de l’expérience de ceux qui pratiquent déjà et du retour qu’il s’en fera des nouveaux pratiquants.
On ne peut parler de « Chiens visiteurs » sans aborder, même de manière succincte, l’historique de la Thérapie Facilitée ou Assistée par les Animaux (TFA ou TAA) qui n’est pas si ancienne que cela.
La première trace remonte en 1792, en Angleterre, dans une institution pour malades mentaux où de petits animaux (poules, lapins...) sont utilisés afin de leur rendre un minimum de confiance en eux-mêmes en leur apprenant à prendre soin d’eux.
En 1867 à Biesfield, en Allemagne, les animaux sont utilisés avec les épileptiques car leur présence était considérée comme bénéfique.
Plus récemment, durant la seconde guerre mondiale, les pilotes blessés et convalescents de l'Air Force furent soignés par la Croix-Rouge américaine dans un centre de l'état de New York, à Pawling, où l'on notait la présence d'animaux (bétail, chevaux, volaille..). Ceux-ci les aidaient à se remettre de leur état.
Mais c'est le professeur de psychiatrie et psychologue pour enfants, Boris LEVINSON, qui, à la fin des années 1950, avec l'aide involontaire de son chien Jingles, présent accidentellement lors d'une consultation à son bureau, évita l'internement de Johnny, un enfant quasiment autiste. En effet celui-ci sortit de son mutisme pour s'occuper du chien. En renouvelant les visites, l'état de l'enfant s'améliora au point qu'il n'eut pas besoin d'être interné.
Une nouvelle thérapie venait de voir le jour.
A partir de là, les expériences allèrent en augmentant et en se diversifiant de par leur secteur d'intervention : psychiatrie, personnes âgées, réinsertion, milieu carcéral, aide à la rééducation fonctionnelle, pédiatrie, relaxation, activités pédagogiques, etc...
Il nous faut maintenant faire un nouveau pas en avant à la rencontre des humains et utiliser ainsi le chien pour les bénéfices qu'il peut leur apporter lors de visites à domicile ou en institution. Ceux-ci sont nombreux, tant sur le plan physique que psychologique ou social.
Sur le plan physique, on observe une diminution de la pression sanguine et du rythme cardiaque chez les personnes contemplant un animal, une diminution de l'ordre de 50% des problèmes mineurs de santé chez les possesseurs d'animaux, une diminution des taux de cholestérol, des triglycérides, etc.
Sur le plan psychologique, on peut noter une diminution du stress quotidien, un effet anti-dépresseur, car le chien est un dérivatif à l'angoisse, à l'ennui.
Dans les écoles, le but recherché sera principalement pédagogique et devra être traité en collaboration avec le corps enseignant. Il est tout à fait possible d’animer un cours théorique sur le chien par de la pratique : comment aborder un chien, comment décoder ses attitudes, comment éviter les morsures dont les enfants sont malheureusement les premières victimes. A quand l’intégration au programme scolaire ? Il est aussi possible de faire des démonstrations de certaines activités canines comme l’Agility ou l’Obérythmée. Cela permettra de sensibiliser un public jeune et d’en tirer des bénéfices certains de part et d’autre.
Le chien est un merveilleux compagnon de jeu pour l'enfant, un auditeur infatigable. Il est utile dans son développement psychoaffectif et peut même être un substitut de frère ou de sœur.
Dans les centres médicaux-sociaux, les maisons de retraites, le chien est un visiteur très attendu qui emmène un peu de joie et de réconfort à des personnes qui ne demandent que cela. Il participe même au maintient de la condition physique de par les mouvements qu’il leur fait faire. De nombreux souvenirs remontent aussi à la surface, ce qui est bien pour le travail de la mémoire. Mais c’est toujours avec autant de regrets que les résidents voient s’en aller leurs amis à quatre pattes… Ils attendent déjà avec impatience la prochaine visite qui sera à nouveau synonyme de Bonheur!
Dans les hôpitaux, même si l’accès est plus difficile, le chien peut être un excellent auxiliaire. Il a son rôle en tant que médiateur thérapeutique en psychiatrie par exemple. Il peut aussi participer à la rééducation, au bien-être des personnes hospitalisées, etc. Les principales réticences viennent du fait de l’hygiène mais c’est un vrai-faux problème car il existe des solutions pour garantir celle-ci. De plus, avec le recul, on s’aperçoit du très faible risque par rapport à tous les bénéfices apportés. Il est clair que le chien ne pourra jamais accéder à certaines « zones sensibles », mais il est aussi vrai que tout ce qui est nouveau fait un peu peur...
Plus nous serons nombreux à pratiquer sérieusement cette Activité Associée à l‘Animal (AAA), mieux ce sera. Nous pourrons ainsi en faire profiter plus d’enfants, de personnes âgées ou de malades. De nouvelles portes, jusque là fermées, s’ouvriront alors. Aussi, n’hésitez plus… rejoignez-nous !
Ceux qui pratiquent déjà savent ce que l'on peut ressentir face à un visage qui s'illumine... Pour les autres, vous le découvrirez le jour où vous pratiquerez cette activité. Vous serez largement récompensé quand, comme cela m'est déjà arrivé, un patient vous dira : "...quand je suis avec les chiens, j'oublie que je suis malade...".
Une fois de plus le meilleur Ami de l'homme nous montre l'exemple : il donne, sans rien attendre en retour, simplement pour nous faire plaisir… De plus, lui, ne juge pas…
Sites Web à consulter sur le sujet :
- http://www.britishbulls.fr (le site de l’Association des Molosses au Cœur Tendre).
- http://www.parole-de-chien.com (le site de l’Association Parole de Chien).
- http://www.chien.education.free.fr (le site d’un comportementaliste qui intervient dans les écoles).
- http://sites.estvideo.net/cynotherapie/ (le site d’un infirmier qui utilise ses chiens dans son travail).